Le Manifeste du passage

« 2 de 2 »

Ouvrir des passages, c’est augmenter le droit à la ville,

Parce que, en raison de la réalisation d’infrastructures rapides et de grandes opérations d’aménagement, la ville s’est fragmentée et des quartiers se sont enclavés ;

Parce qu’une ville qui se morcelle est une ville qui  perd en qualité et en sécurité pour les plus fragiles;

Parce que les citoyens sont en demande d’attention à leurs mobilités quotidiennes, même les plus banales en apparence;

Parce que la ville doit se préparer, pour des raisons d’efficacité, de cohésion, de santé publique  et de frugalité à être plus intermodale:

 

1- Faire passage, c’est affirmer le droit du passant, condition de l’urbanité contemporaine.

2- Faire passage, c’est connecter les fragments de la ville, c’est une condition du désenclavement.

3- Faire passagec’est identifier les barrières d’hier et  anticiper les obstacles de demain, c’est établir, rétablir et entretenir des lieux pour franchir des lignes de transport de grande échelle.

4- Faire passage, c’est inventorier, cartographier et mettre en réseau les liens pour traverser des territoires enclavés d’échelle intermédiaire : le ghetto riche ou pauvre, la zone d’activité, le grand commerce, les condominiums, le secteur de l’hôpital.

5- Faire passage, c’est mettre en place des politiques de prévention contre l’émergence de barrières insidieuses et nouvelles, même à  petite échelle  (mobilier urbain, signalétique ou panneaux d’affichage, stationnement de vélos, trottinettes,…).

6- Faire passage, c’est accompagner la diversification grandissante des modes de déplacements individuels (la marche, le roulement, la glisse) et des accès aux services (autopartage, vélopartage..) dans la conception des réseaux et des voiries.

7- Faire passage, c’est surmonter la rupture entre les modes et les rythmes de déplacement grâce aux  espaces de connexion, c’est une condition de la multimodalité de chacun dans la ville.

8- Faire passagec’est ajouter de l’information, des services et des aménités – physiques ou numériques-, façonner le hub des mobilités légères, c’est susciter le désir de passer ; à la fonctionnalité du lien il faut mêler l’urbanité du lieu.

9- Faire passage, c’est penser les effets visuels, sonores,  dynamiques et proprioceptifs. A l’urbanité du lieu il faut mêler la sensation de passage, de paysage et la perception de la transition vers d’autres lieux.

10- Faire passagec’est faciliter, dans l’espace métropolitain, les raccourcis, les dynamiques du corps en mouvement, les déplacements du petit véhicule interconnecté, les performances d’une intermodalité généralisée pour éviter les détours et les délais.

11- Faire passagec’est adapter les passages à la topographie et aux pratiques locales des lieux qu’ils relient, mais c’est aussi inspirer de nouveaux usages.  A lieu unique, lien unique.

12- Faire passagec’est créer un espace de transition qui s’adapte aux caractéristiques et aux changements des modes de vie métropolitains : fabriquer les lieux de ressources pour le piéton augmenté, enrichir l’expérience sensorielle, ordinaire ou inédite. A lien unique, transition spécifique.

13- Faire passage, c’est prendre au sérieux la petite échelle qui change tout dans une multiplicité d’enjeux et d’acteurs, et inventer les modalités de co-financement ; c’est prendre soin de l’existant pour constituer l’écosystème des mobilités interconnectées. A passage unique, réseau de passages…